Ce procédé unique issu du croisement de la Photographie et de la Sculpture, est une invention qui préfigura l’impression 3D. Ces photosculptures seront dorénavant exposées au Musée des Arts Visuels de l’université de Stanford (Cantor Center for Visual Arts) , au cœur de la Silicon Valley




Seules deux épreuves de cette image rarissime de Gustave Le Gray (1820-1884) sont répertoriées dans le monde : une dans une collection américaine et celle de la galerie de Gérard Lévy qui a été préemptée par le Musée du Havre.




Album photographique de Delacroix – France Ca.1860
Cet album historique commandé par Eugène Delacroix (1798-1863), témoigne de l’influence de la Photographie sur la Peinture . L’ensemble de ces études de modèles nus a rejoint les collections de la Bibliothèque Nationale de France.




Quand la Fantaisie du roi des illustrateurs rencontre l’Elégance de l’Eventail. Cet objet remarquable signé par Gustave Doré (1832-1883) a été acquis par le Fan Museum de Greenwich – Londres, pour compléter la plus grande collection d’éventails en Europe.




Cet éventail en ivoire réalisé sur commande en 1824 est exemplaire du savoir-faire chinois. Le Musée de la Nacre et de la Tabletterie à Meru l’a sélectionné car chaque brin de cette matière noble est finement sculpté de motifs différents, à l’image d’une fine dentelle.




Il est quelques fausses vérités que seuls les procédés scientifiques et les investigations de terrain peuvent démonter. C’est le cas des idée reçues sur Jerusalem au XIXè siècle : il n’y aurait plus de vestiges de l’architecture juive, seuls subsisteraient des vestiges de la décadence grecque ou romaine.

Voyons ensemble comment Jérusalem est (re)devenue la capitale du judaisme dans l’esprit de France. Pour cela replaçons nous dans le contexte culturel de l’époque.

A partir de 1824 les expéditions se multiplient en Egypte pour découvrir les hieropglyphes déchiffrés par Jean-François Champollion. Les comptes rendus issus des voyages dans la région provenant de peintres ou scientifiques, traitèrent entre autres de la Palestine et furent reçus avec scepticisme.

En ce siècle de révolution industrielle, la photographie fût inventée en 1839 par Daguerre et Niepce : un procédé recommandé par l’Académie des Sciences pour attester de la réalité. Les premiers à utiliser ce procédé furent de riches voyageurs ou peintres tel que Joseph-Philibert de Prangey Girault qui ramène les toutes premières images « pour de vrai » de Jérusalem en 1844. Ce sont des daguerreotypes, c’est-à-dire des plaques de cuivre photosensibilisées. Ces images ne sont qu’une petite partie de son voyage autour de la Mediterranée et passent presqu’inaperçues. Elles ont été retrouvées en 1920 et leur caractère précurseur n’est apparu qu’alors.

Les polémiques historiques autour de Jérusalem naissent en 1853, lorsque l’archéologue Louis F. Caignart de Saulcy illustra ses investigations dans cette cité par des dessins qui furent jugés comme fantaisistes, notamment car ils remettaient en cause la datation présumée des remparts de Jerusalem et les attribuaient à l’histoire juive.

Auguste Salzmann, peintre issu d’une riche famille alsacienne (protestante ?), prit fait et cause pour Saulcy et se fit missionner par l’Etat français pour « rendre un vrai service à la science » et aller étudier de manière fiable les monuments de Jerusalem. Démarche que la photographie pouvait rendre possible en 1854 grâce à l’évolution technique représentée par le négatif papier, plus maniable que les plaques de cuivre et surtout reproductible (malgré sa fragilité et ses aspects encore parfois flous). Salzmann resta quatre mois à Jérusalem et rapporta environ deux cents clichés.

Ses conclusions, illustrant ses photos donnèrent raison à Saulcy : « Ce qu’on est convenu d’appeler l’enceinte du temple, n’est pas une enceinte, mais bien une construction destinée à soutenir le massif construit par Salomon, pour y élever le temple … La partie la mieux conservée de l’enceinte est, sans contredit, celle appelée Heit-el-Morharby (mur occidental), nom qu’à Jérusalem on donne à un énorme pan de mur salomonien ; les juifs vont y prier et se lamenter le vendredi….. En présence d’un pareil spectacle, on est sous l’influence de bien saisissantes réflexions. Ce peuple disséminé sur toute la terre, ces hommes sans patrie, ces parias éternels n’ont qu’un but, celui de venir se creuser une tombe dans la vallée de Josaphat et de s’y endormir à l’ombre de leur temple. Cette nation proscrite, abandonnée de tous, il ne lui reste que des larmes et un coin de mur pour y pleurer. Et cependant cette race disparue vit ici, à son berceau, aussi vivace, aussi fanatique que jamais. Ses lois, ses institutions, ses mœurs, rien n’a changé, et tout le reste a été emporté comme par le vent. Des nations entières ont disparu, leur langue est oubliée ; et c’est toujours en hébreu que le Juif maudit ses oppresseurs et prie son Dieu. »

Tirées par la plus célèbre imprimerie photographique de l’époque (Blanquart-Evrard) et publiées en album en 1856, les photographies de son voyage furent vendues au prix exorbitant pour l’époque de 1422 Francs et ne connurent pas un franc succès en librairie, car elles apparaissaient comme destinées à des scientifiques.

Paradoxalement, la technique de Salzmann est aujourd’hui reconnue comme parée d’une richesse esthétique beaucoup plus grande que celles de vues archéologiques plus classiques d’époque (Maxime Du Camp ou Louis de Clercq). Grâce à ses qualités de peintre, il compose ses vues de détails architecturaux comme des tableaux. On reconnaît son œil dans sa manière d’utiliser la lumière naturelle pour créer des contrastes forts.

Actuellement l’on peut retrouver l’intégralité de son album original dans les collections de la Bibliothèque Nationale et nombre de ses photos ont été acquises de manière dispersée par les plus grands musées du monde tels que le Met à New York ou le Getty Museum à Los Angeles ou encore le Israël Museum de Jerusalem.

Ce n’est que vers 1865 que la photographie plus « touristique » sur Israel se développe, par l’implantation d’ateliers professionnels dans la région : (Krikorian réside en Israel, Bonfils réside au Lyban, les frères Zangaki résident en Egypte).

Le photographe le plus prolifique sur la Terre Sainte est sans conteste Felix Bonfils qui proposait ses clichés aux touristes, bien avant que la carte postale n’existe ou même que l’on puisse reproduire en grand nombre les images. En 1877, il publie cinq volumes comportant chacun une quarantaine de photographies soigneusement décrites : « souvenirs d’Orient : album pittoresque des sites, villes et ruines les plus remarquables … » . Pour cette série, Bonfils obtient une médaille à l’exposition universelle de Paris en 1878 et une autre à Bruxelles en 1883. Son travail est répertorié dans les plus grandes bibliothèques du monde entier.

De tous temps Jérusalem était une star attirant sur elle les objectifs et ce, bien avant l’invention du flash (env.1890).

 

Patricia Levy – novembre 2018

 

Sources :

  • Ouvrage d’Auguste Salzmann : « Jérusalem : étude et reproduction photographique des monuments de la Ville Sainte, depuis l’époque judaique jusqu’à nos jours » Paris, Gide et Baudry, 1856, 2 volumes de planches, 1 volume de texte
  • http://www.etudes-francaises.net/jerusalem/photographie.htm#albums
  • http://expositions.bnf.fr/veo/photographes/ssindex06.htm
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8458369z/f46.image
  • « Tout sur la photo – panorama des mouvements et des chefs-d’œuvre » sous la direction de Juliet Hacking, Flamarion, Paris 2012

 




Il est quelques fausses vérités que seuls les procédés scientifiques et les investigations de terrain peuvent démonter. C’est le cas des idée reçues sur Jerusalem au XIXè siècle : il n’y aurait plus de vestiges de l’architecture juive, seuls subsisteraient des vestiges de la décadence grecque ou romaine.

Voyons ensemble comment Jérusalem est (re)devenue la capitale du judaisme dans l’esprit de France. Pour cela replaçons nous dans le contexte culturel de l’époque.

A partir de 1824 les expéditions se multiplient en Egypte pour découvrir les hieropglyphes déchiffrés par Jean-François Champollion. Les comptes rendus issus des voyages dans la région provenant de peintres ou scientifiques, traitèrent entre autres de la Palestine et furent reçus avec scepticisme.

En ce siècle de révolution industrielle, la photographie fût inventée en 1839 par Daguerre et Niepce : un procédé recommandé par l’Académie des Sciences pour attester de la réalité. Les premiers à utiliser ce procédé furent de riches voyageurs ou peintres tel que Joseph-Philibert de Prangey Girault qui ramène les toutes premières images « pour de vrai » de Jérusalem en 1844. Ce sont des daguerreotypes, c’est-à-dire des plaques de cuivre photosensibilisées. Ces images ne sont qu’une petite partie de son voyage autour de la Mediterranée et passent presqu’inaperçues. Elles ont été retrouvées en 1920 et leur caractère précurseur n’est apparu qu’alors.

Les polémiques historiques autour de Jérusalem naissent en 1853, lorsque l’archéologue Louis F. Caignart de Saulcy illustra ses investigations dans cette cité par des dessins qui furent jugés comme fantaisistes, notamment car ils remettaient en cause la datation présumée des remparts de Jerusalem et les attribuaient à l’histoire juive.

Auguste Salzmann, peintre issu d’une riche famille alsacienne (protestante ?), prit fait et cause pour Saulcy et se fit missionner par l’Etat français pour « rendre un vrai service à la science » et aller étudier de manière fiable les monuments de Jerusalem. Démarche que la photographie pouvait rendre possible en 1854 grâce à l’évolution technique représentée par le négatif papier, plus maniable que les plaques de cuivre et surtout reproductible (malgré sa fragilité et ses aspects encore parfois flous). Salzmann resta quatre mois à Jérusalem et rapporta environ deux cents clichés.

Ses conclusions, illustrant ses photos donnèrent raison à Saulcy : « Ce qu’on est convenu d’appeler l’enceinte du temple, n’est pas une enceinte, mais bien une construction destinée à soutenir le massif construit par Salomon, pour y élever le temple … La partie la mieux conservée de l’enceinte est, sans contredit, celle appelée Heit-el-Morharby (mur occidental), nom qu’à Jérusalem on donne à un énorme pan de mur salomonien ; les juifs vont y prier et se lamenter le vendredi….. En présence d’un pareil spectacle, on est sous l’influence de bien saisissantes réflexions. Ce peuple disséminé sur toute la terre, ces hommes sans patrie, ces parias éternels n’ont qu’un but, celui de venir se creuser une tombe dans la vallée de Josaphat et de s’y endormir à l’ombre de leur temple. Cette nation proscrite, abandonnée de tous, il ne lui reste que des larmes et un coin de mur pour y pleurer. Et cependant cette race disparue vit ici, à son berceau, aussi vivace, aussi fanatique que jamais. Ses lois, ses institutions, ses mœurs, rien n’a changé, et tout le reste a été emporté comme par le vent. Des nations entières ont disparu, leur langue est oubliée ; et c’est toujours en hébreu que le Juif maudit ses oppresseurs et prie son Dieu. »

Tirées par la plus célèbre imprimerie photographique de l’époque (Blanquart-Evrard) et publiées en album en 1856, les photographies de son voyage furent vendues au prix exorbitant pour l’époque de 1422 Francs et ne connurent pas un franc succès en librairie, car elles apparaissaient comme destinées à des scientifiques.

Paradoxalement, la technique de Salzmann est aujourd’hui reconnue comme parée d’une richesse esthétique beaucoup plus grande que celles de vues archéologiques plus classiques d’époque (Maxime Du Camp ou Louis de Clercq). Grâce à ses qualités de peintre, il compose ses vues de détails architecturaux comme des tableaux. On reconnaît son œil dans sa manière d’utiliser la lumière naturelle pour créer des contrastes forts.

Actuellement l’on peut retrouver l’intégralité de son album original dans les collections de la Bibliothèque Nationale et nombre de ses photos ont été acquises de manière dispersée par les plus grands musées du monde tels que le Met à New York ou le Getty Museum à Los Angeles ou encore le Israël Museum de Jerusalem.

Ce n’est que vers 1865 que la photographie plus « touristique » sur Israel se développe, par l’implantation d’ateliers professionnels dans la région : (Krikorian réside en Israel, Bonfils réside au Lyban, les frères Zangaki résident en Egypte).

Le photographe le plus prolifique sur la Terre Sainte est sans conteste Felix Bonfils qui proposait ses clichés aux touristes, bien avant que la carte postale n’existe ou même que l’on puisse reproduire en grand nombre les images. En 1877, il publie cinq volumes comportant chacun une quarantaine de photographies soigneusement décrites : « souvenirs d’Orient : album pittoresque des sites, villes et ruines les plus remarquables … » . Pour cette série, Bonfils obtient une médaille à l’exposition universelle de Paris en 1878 et une autre à Bruxelles en 1883. Son travail est répertorié dans les plus grandes bibliothèques du monde entier.

De tous temps Jérusalem était une star attirant sur elle les objectifs et ce, bien avant l’invention du flash (env.1890).

 

Patricia Levy – novembre 2018

 

Sources :

  • Ouvrage d’Auguste Salzmann : « Jérusalem : étude et reproduction photographique des monuments de la Ville Sainte, depuis l’époque judaique jusqu’à nos jours » Paris, Gide et Baudry, 1856, 2 volumes de planches, 1 volume de texte
  • « Focus East », Nissan N. Perez, New York, Harry N. Abrams Inc., 1988
  • http://www.etudes-francaises.net/jerusalem/photographie.htm#albums
  • http://expositions.bnf.fr/veo/photographes/ssindex06.htm
  • https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8458369z/f46.image
  • « Tout sur la photo – panorama des mouvements et des chefs-d’œuvre » sous la direction de Juliet Hacking, Flamarion, Paris 2012



La Galerie Gérard Levy a le plaisir de vous accueillir à nouveau dans les meilleures conditions sanitaires possible. A cette occasion, nous vous proposons une sélection de photographies d’artistes du début du XXe siècle. L’opportunité d’apprécier des grands noms de la photographie et leurs expériences esthétiques : Eugène Atget, Frantisek Drtikol , Germaine Krull, François Kollar, Man Ray,… et de découvrir des « curiosités ».




Au XVIIIè et au XIXè siècles l’Eventail est l’attribut féminin par excellence. Ces articles, intéressent également les peintres et notamment les impressionnistes, dans un but économique, mais aussi pour expérimenter des formats nouveaux, des techniques et ainsi briser les hiérarchies entre les arts.

Les plus grands noms parmi les evantaillistes sont Alexandre et Duvelleroy. Grâce à eux les éventails sont des objets qui traversent les modes dans les civilisations occidentales et asiatiques.

Au début des années 1900, les éventails incarnent à la fois l’élégance et la fantaisie du mouvement Art Nouveau et sont encore aujourd’hui emblème de savoir-vivre.

Une sélection d’éventails de la Galerie Gérard Levy a été exposée au Fan Museum à Greenwich-Londres de Juin à Septembre 2019 : « The man with the carnation – fans from the Gérard Levy collection »




L’Ancienne Egypte a toujours exercé une fascination mythique. Mais elle est devenue une source d’inspiration tangible pour les architectes, les écrivains et les artistes dès la deuxième moitié du XIXè siécle. Lorsque les premiers photographes ramenèrent en Occident des images authentiques.

Cette sélection d’une vingtaine de photos prises entre 1849 et 1859 par les pionniers les plus célèbres et recherchés, cherche à faire comprendre comment leur talent a façonné le regard contemporain sur l’Egypte ancienne.

Par ordre chronologique, Maxime Du Camp (1822-1894), utilise la technique du négatif sur papier ciré apprise de son maître Gustave Le Gray. L’Art de Du Camp a donné le ton de tous les voyages d’exploration qui ont suivi son voyage en Egypte (1849-1851). Son objectif est quasi-scientifique :  l’image doit montrer la réalité des faits . L’ouvrage tiré de ce périple : Égypte, Nubie, Palestine et Syrie. Dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850 et 1851 fut le premier livre photographique de l’Histoire (Blanquart-Evrard, 1852).

Dans un registre très différent et unique, mais avec la même technique, le jeune John Beasley Greene (1832-1856) réussit l’exploit d’allier vision poétique et archéologique. Son objectif nous présente une lumière chatoyante, des paysages qui prennent presque, parfois, l’aspect de mirages. Pourtant, lorsqu’il fixe certains détails de monuments anciens, ses images et ses cadrages peuvent inspirer les architectes les plus modernes.

Les photos de Greene sont rares. Elles sont l’oeuvre de sa courte vie. C’est à 24 ans qu’il décède, en 1856, deux ans après la publication de ses images par Blanquart-Evrard. Elles laissent un témoignage de son génie avant-gardiste, reconnu au siècle suivant (Le Nil : monuments, paysages, explorations photographiques, Blanquart-Évrard, 1854.).

Le but poursuivi par James Robertson (1813-1888) et Felix (Felice) Beato (1832-1909), voyageurs du monde et beaux-frères, était très simple : faire du business en vendant des photographies.

Entre 1857 et 1859, ils photographièrent de manière très méthodique chaque place célèbre d’Egypte. Leur public était varié : touristes aisés de l’époque, historiens, organismes officiels, … Précurseurs de la « photographie-touristique », leur approche fut un modèle de référence pour de nombreux ateliers de photographes qui s’installèrent au Moyen-Orient dès les années 1870.

Du 5 au 28 novembre, la Galerie Gérard Levy présente trois différentes représentations des mêmes paysages et monuments, à la même époque.

Cette sélection d’images rares montre pourquoi la Photographie a rapidement challengé toutes les autres formes d’Art figuratif, même si elle n’a été reconnue que plus tardivement comme un art majeur.

Le Musée d’Orsay, la Bibliothèque Nationale de France, le Metropolitan Museum et les collections Getty, entre autres, référencent les œuvres de ces Maîtres de l’Egypte.