L’Ancienne Egypte a toujours exercé une fascination mythique. Mais elle est devenue une source d’inspiration tangible pour les architectes, les écrivains et les artistes dès la deuxième moitié du XIXè siécle. Lorsque les premiers photographes ramenèrent en Occident des images authentiques.
Cette sélection d’une vingtaine de photos prises entre 1849 et 1859 par les pionniers les plus célèbres et recherchés, cherche à faire comprendre comment leur talent a façonné le regard contemporain sur l’Egypte ancienne.
Par ordre chronologique, Maxime Du Camp (1822-1894), utilise la technique du négatif sur papier ciré apprise de son maître Gustave Le Gray. L’Art de Du Camp a donné le ton de tous les voyages d’exploration qui ont suivi son voyage en Egypte (1849-1851). Son objectif est quasi-scientifique : l’image doit montrer la réalité des faits . L’ouvrage tiré de ce périple : Égypte, Nubie, Palestine et Syrie. Dessins photographiques recueillis pendant les années 1849, 1850 et 1851 fut le premier livre photographique de l’Histoire (Blanquart-Evrard, 1852).
Dans un registre très différent et unique, mais avec la même technique, le jeune John Beasley Greene (1832-1856) réussit l’exploit d’allier vision poétique et archéologique. Son objectif nous présente une lumière chatoyante, des paysages qui prennent presque, parfois, l’aspect de mirages. Pourtant, lorsqu’il fixe certains détails de monuments anciens, ses images et ses cadrages peuvent inspirer les architectes les plus modernes.
Les photos de Greene sont rares. Elles sont l’oeuvre de sa courte vie. C’est à 24 ans qu’il décède, en 1856, deux ans après la publication de ses images par Blanquart-Evrard. Elles laissent un témoignage de son génie avant-gardiste, reconnu au siècle suivant (Le Nil : monuments, paysages, explorations photographiques, Blanquart-Évrard, 1854.).
Le but poursuivi par James Robertson (1813-1888) et Felix (Felice) Beato (1832-1909), voyageurs du monde et beaux-frères, était très simple : faire du business en vendant des photographies.
Entre 1857 et 1859, ils photographièrent de manière très méthodique chaque place célèbre d’Egypte. Leur public était varié : touristes aisés de l’époque, historiens, organismes officiels, … Précurseurs de la « photographie-touristique », leur approche fut un modèle de référence pour de nombreux ateliers de photographes qui s’installèrent au Moyen-Orient dès les années 1870.
Du 5 au 28 novembre, la Galerie Gérard Levy présente trois différentes représentations des mêmes paysages et monuments, à la même époque.
Cette sélection d’images rares montre pourquoi la Photographie a rapidement challengé toutes les autres formes d’Art figuratif, même si elle n’a été reconnue que plus tardivement comme un art majeur.
Le Musée d’Orsay, la Bibliothèque Nationale de France, le Metropolitan Museum et les collections Getty, entre autres, référencent les œuvres de ces Maîtres de l’Egypte.